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Un héritage méconnu de l’occupation allemande.
« Cognacq-Jay et notre télévision en 441 lignes »


Texte rédigé par Daniel Bottin, s’inspirant entre autre des ouvrages « COGNACQ-JAY-1940. La télévision française sous l’occupation »(1) et « René Barthélemy »(2), ainsi que du Film produit en 1995 par la vidéothèque de Paris « Avoue Cognacq-Jay ».

Studio de télévision sur le stand de la radio diffusion française à l’exposition internationale des arts et techniques de Paris en 1937.


En 1937, la France organise l’exposition internationale des arts et techniques à Paris. Les visiteurs se pressent autour du stand de la radiodiffusion des PTT qui présente un studio de télévision équipé d’une caméra munie d’un œil électronique appelé « iconoscope ». Cette caméra fonctionne avec une définition de 455 lignes et un format d’image de 5/4. Elle remporte un très grand succès et fait mieux connaître la télévision au grand public. C’est une grande première, car depuis1935, année de démarrage de la télévision mécanique en France mise au point par René Barthélemy, la prise de vue avec la caméra et la restitution des images par un récepteur sont réalisées à partir d’un disque métallique tournant, possédant des petits trous répartis suivant une spirale, appelé disque de Nipkow. 

À l’issue de cette exposition, le service de radiodiffusion des PTT utilise les deux systèmes. Il diffuse alternativement des émissions en télévision mécanique 180 lignes et en électronique 455 lignes, sur une très courte période, jusqu’en avril 1938. A partir de cette date, il fait le choix d’abandonner la caméra de télévision mécanique aux moteurs bruyants et de surcroit grande consommatrice d’électricité à cause de l’éclairage nécessaire pour obtenir de bonnes images.


Les téléviseurs sont désormais équipés d'un tube cathodique et avec cette nouvelle caméra, la télévision devient entièrement électronique.


Un émetteur de 30KW sur 46 MHz installé par la société LMT au pilier sud de la tour Eiffel permet de diffuser le signal vidéo. Il alimente, via un câble coaxial appelé « feeder », l’antenne placée au sommet. L'ancien émetteur 180 lignes de la SFR-CSF est réutilisé pour diffuser le son sur 42 MHz. L’antenne diffuse les programmes de télévision sur un rayon moyen de 100 km autour de Paris.

L’émetteur de télévision de la tour Eiffel est alors le plus performant et le plus puissant du monde, tout en émettant vers un minuscule parc constitué de quelques centaines de récepteurs.

La sensibilité améliorée des caméras à iconoscope offre des conditions de tournage acceptables, avec un éclairage moins colossal et surtout des prises de vues en plan plus large. Le 455 lignes devient le standard officiel en France.



Visite de la Compagnie des Compteurs à Montrouge en 1943, des autorités d’occupation, à la recherche de matériel pour équiper le futur centre de télévision de Paris. (à gauche avec ses cannes René Barthélemy. La 3eme personne à partir de la droite est le capitaine Bofinger, directeur de Radio-Paris).

Un début de développement trop vite arrêté.

Les programmes commencent à se développer et on envisage sérieusement l'installation de stations de télévision dans les grandes villes de province : Lyon, Marseille et Bordeaux sont planifiées. Des essais en 455 lignes ont lieu à Lille au printemps 1939. Mais la guerre met un terme à tous ces projets. En septembre 1939, suite à la déclaration de la guerre, les émetteurs de Londres, Paris et Berlin cessent leurs émissions. Peu de temps avant l’arrivée des troupes allemandes à Paris, le 12 juin 1940, les techniciens français sabotent les installations de télévision de la tour Eiffel qui deviennent alors absolument inutilisables.


Télécinéma de la Fernsehsender Paris.

Répétition d’une émission de variété en 1943.


Les soldats allemands blessés viennent au secours de la tour Eiffel.


En 1942, un ordre venant de Berlin demande à l’armée allemande d’occupation de démanteler la tour Eiffel pour en récupérer le métal. Un jeune militaire allemand, Kurt Hinzmann
(3) s’oppose farouchement à la mise en application de cet ordre. Cet ancien directeur adjoint de la télévision de Berlin vient d’être mobilisé mais ne partage pas les visées guerrières du haut commandement allemand. Il est affecté au service de la propagande à Paris. Il retrouve alors, parmi les officiers de l’état-major parisien, son ami le capitaine Alfred Bofinger ancien directeur de la radio de Stuttgart qui dirige maintenant la station de Radio-Paris. Ensemble, ils font valoir auprès des autorités allemandes que de très nombreux soldats de leur pays, blessés sur le front Russe, ont été acheminés en France pour être soignés dans les hôpitaux parisiens (4) et qu’un programme régulier de Télévision spécialement conçu pour eux, pour les distraire pourrait favoriser leur rétablissement.

Il avance également la possibilité d’utiliser ce point haut qu’est la tour Eiffel, pour brouiller les communications de l’aviation ennemie (5). Il obtient non seulement l’accord de Berlin sur ce projet de télévision, mais aussi l’acheminement de tout le matériel nécessaire prélevé sur les installations de télévision de Berlin qui ont été mises en sommeil.

En complément, Kurt Hinzman emprunte 300 téléviseurs à la poste allemande pour équiper les chambres des soldats blessés ainsi que « Le Majestic », un hôtel de luxe parisien fréquenté par les officiers d’état-major allemands.

La tour Eiffel est ainsi sauvée de la destruction !

Décidément très habile, Kurt Hinzmann se fait nommer directeur de la télévision franco-allemande de Paris avec le grade de sous-lieutenant.


La naissance d’un véritable centre de télévision à Paris.

Les installations de télévision sabotées sont réquisitionnées par l’occupant allemand. Le matériel hors d’usage est remplacé par celui venant de Berlin au standard allemand de 441 lignes avec un format d’image de 4/3. Kurt Hinzmann est en admiration devant l’émetteur qu’est la tour Eiffel. Par contre le minuscule studio de la rue de Grenelle ne lui plaît pas. Il le transfère dans les locaux de l’ancienne ambassade de Tchécoslovaquie située au pied de la tour Eiffel. Le bâtiment s’avère lui aussi trop petit. Il sillonne alors les rues de Paris aux alentours de la tour Eiffel pour trouver un bâtiment permettant d’abriter un studio de télévision digne de ce nom. Pour résoudre les problèmes de liaisons, le studio doit être très proche de l’émetteur.

Les câbles coaxiaux nécessaires à l’exploitation de la télévision, ne permettent pas d’obtenir de bonnes performances de transmission au-delà de quelques centaines de mètres.




Un choix judicieux.


Son choix s’arrête sur une pension de famille rue Cognacq-Jay, sur un ancien dancing rue de l’Université « le Magic City », ainsi que sur un garage reliant ces 2 bâtiments. Kurt Hinzmann les fait réquisitionner par le gouvernement de Vichy et fait entreprendre d’importants travaux. Il les fait communiquer. Il y fait aménager un studio, des loges, des salles de maquillage, des bureaux, des salles techniques et même un restaurant avec bar boudoir au 8eme étage. Deux câbles coaxiaux sont tirés entre la tour Eiffel et ces locaux pour alimenter l’émetteur en signaux de télévision. Pendant l’occupation, ce centre de télévision s’appelle « Fernehsender Paris ». Après la guerre, il devient le centre « Alfred Lelluch » (ingénieur en chef à la radiodiffusion fusillé par les allemands) et sera plus tard beaucoup plus connu par les français sous le nom de « Cognacq-Jay ». Ils sont peu nombreux ceux qui savent aujourd’hui que l’origine du futur centre de « Cognacq-Jay » est due à un sous-lieutenant allemand.


Tournage en 1943 avec deux caméras Téléfunken

Kurt Hinzmann surveillant le bon déroulement d’une émission

Le centre de Fernsehsender Paris,
côté rue Cognacq-Jay.

L’inauguration du studio.


Les premières émissions ont lieu en mai 1943 grâce au télécinéma qui diffuse des films en attendant que le studio soit terminé. L’exploitation régulière commence le 7 mai 1943. Le 30 septembre de la même année, c'est l'inauguration officielle du studio. Les émissions « en direct » peuvent commencer. L'équipe, toutes spécialités confondues, totalise 120 personnes, sans compter les intermittents. Vingt nationalités différentes s'y côtoient. Il y a des juifs, des anarchistes, des évadés, des résistants. Kurt Hinzmann, plus ou moins informé préfère fermer les yeux. Ce qui prime pour lui c’est de faire de la télévision.

Pour leur permettre d’échapper au STO (Service du Travail Obligatoire instauré par le gouvernement de Vichy à la demande des allemands, qui imposait à tous les français valides sans emploi de partir travailler en Allemagne), Kurt Hinzmann embauche quelques comédiens et techniciens (6) dont les noms ne nous sont pas inconnus : Jacques Dufilho (7) comme comédien, Roger Pradines et Mouloudji (8) comme tireur de câbles.  Côté professionnel, Kurt Hinzmann applique à la chaîne les mêmes principes que ceux qui existaient à Berlin en 1939 (on peut citer entre autres : l’utilisation de plusieurs caméras prenant des plans différents et la manière de réaliser les décors suivant le thème des émissions). La télévision allemande est techniquement très en avance par rapport à celles du monde entier. Déjà en 1936, un vaste réseau câblé de télévision reliant Berlin à toutes les grandes villes d’Allemagne comme Hambourg, Francfort, Bayreuth et Leipzig permit à 150 000 personnes de voir en direct les jeux olympiques de Berlin. Ce réseau continuera de fonctionner après le bombardement de l’émetteur de Berlin en 1943. Pendant presque un an Fernsehsender Paris fonctionne de 12 h à minuit en diffusant chaque jour 2 à 4 heures d’émission en français et en allemand, la mission principale et justification officielle de la télévision étant la distraction des blessés militaires allemands.

Le reste du temps, en dehors des heures de diffusion de programmes, la chaîne a l’obligation de relayer la radio de Berlin en accompagnement sonore de sa mire. Variétés, concerts, théâtre, cirque et films constituent la plus importante partie des programmes, danses, concerts et les chansons n’ont pas besoin d’être traduits. Lorsque c’est nécessaire, certaines émissions font l'objet de diffusions séparées en français et en allemand, notamment pour le théâtre et les actualités cinématographiques de propagande allemande ainsi que « France-Actualités » de Vichy.

Kurt Hinzmann n’hésite pas à laisser jouer du jazz à l’antenne, pourtant prohibé par les nazis.


Des téléspectateurs non prévus :


Les parisiens ignorent l’existence de cette chaîne de télévision dont la diffusion va pourtant bien au-delà des seuls récepteurs destinés aux soldats blessés et aux officiers allemands. Elle est captée par les personnels du service de contre-espionnage anglais. Une opératrice détecte des signaux étranges sur son écran radar. Ces signaux à la fréquence de 46 MHz sont dans un premier temps indéchiffrables.

Ils sont cependant assez rapidement identifiés comme des signaux de télévision. Les anglais modifient des téléviseurs au standard britannique de 405 lignes, en 441 lignes mais les images reçues sont complètements noyées dans un brouillard de parasites épais. A proximité du point de réception existent deux stations d’aide à la navigation dont les signaux interfèrent avec ceux de la tour Eiffel. Un rideau d’antennes très directives orientées vers Paris est alors construit. Il permet, après plusieurs jours de réglage, de visualiser les images. Les anglais tirent cependant peu de bénéfices en analysant les programmes de télévision, sinon quelques informations sur l’efficacité de leurs bombardements lorsque ceux-ci sont commentés.

Le centre de Fernsehsender Paris, côté rue de l’université.

La libération de Paris.

Le 17 août 1944, peu de temps avant la libération de Paris Kurt Hinzmann reçoit l'ordre de Berlin de faire sauter les installations de télévision avant de quitter son poste, fidèle à son personnage, il n’obéit pas, laissant aux français une station de télévision et un émetteur totalement opérationnel et parmi les plus performants du monde.

Il quitte Paris le 19 août 1944 avec l’aide de la résistance qui lui fournit un camion et lui indique l’heure et l’itinéraire à emprunter pour retourner en Allemagne.

Il emporte avec lui les documents et le matériel qu’il avait empruntés à la Reichpost en oubliant 2 caméras et 10 postes de télévision qui serviront au redémarrage du centre de télévision quelques mois plus tard.


Un retour au pays dangereux.

Dès son arrivée en Allemagne, Kurt Hinzmann doit se cacher. Il est recherché par la Gestapo pour dix-neuf chefs d’inculpation (refus d’obéir à l’ordre de destruction de l’émetteur de la tour Eiffel, protection consciente de français évadés des camps de prisonniers, communistes, juifs ou gaullistes, production de faux certificats pour échapper au STO etc.).

Le 23 mars1945, la RDF (Radio Diffusion Française) est créée. Elle est contrôlée par le ministère de l'information du gouvernement provisoire qui met en place des équipes nouvelles issues de la résistance. Malgré les rigueurs de l’après-guerre, et alors que le réseau de radiodiffusion est quasiment réduit à néant (seul l’émetteur de Limoges a échappé au sabotage).

La télévision parisienne est en mesure de reprendre ses émissions dès le 1er octobre1945. Celles-ci se limitent à une heure par jour pendant plusieurs mois, mais l'essentiel est là : avec l’émetteur allemand et ses équipements récents en 441 lignes hérités de la guerre, la télévision française est devenue une réalité.

L’exploitation de la télévision aurait pu reprendre, dès la libération de Paris, en août 1944, mais les américains interdisent aux français d’utiliser l’émetteur de la tour Eiffel dont les émissions utilisent les mêmes bandes de fréquences (46 MHZ) que leur système de télécommunication qu’elles perturbent considérablement. Après la guerre, en décembre 1945, le parc des téléviseurs en France est d’un millier d’unités environ.


La reconnaissance de la France.

En 1946, l’état français fait revenir Kurt Hinzmann en France pour diriger une équipe de chercheurs allemands pour le compte de la télévision française.

Dans les années 80 la revue « Antennes » de TDF a révélé, qu'en reconnaissance des services rendus à la France par Kurt Hinzmann, cette dernière lui octroie une pension d'ancien fonctionnaire de la RTF.


La fin du « 441 lignes ».

En janvier 1956, l'émetteur 441 lignes de la tour Eiffel est endommagé par un incendie et l'état décide l'arrêt définitif de ce standard.

Le 819 lignes a déjà pris le relais en 1950 et c’est avec ce standard que la télévision française va connaître son véritable développement


La tour Eiffel sauvée à trois reprises.

La tour Eiffel, construite pour l’exposition de 1889, devait être détruite vingt ans après.

Le général Ferrié, pionnier de la « TSF » a eu l’idée de l’utiliser comme support d’antenne et augmenta considérablement la portée des liaisons radiotélégraphiques militaires qui passa de 400 à 6000 Km. Il saura ainsi convaincre l’état français de ne pas la détruire.

Durant l’occupation Kurt Hinzmann, comme cela est décrit dans le récit, va sauver lui aussi à deux reprises la dame de fer de Paris, ce qui lui permettra de devenir par la suite, non seulement l’émetteur le plus puissant du monde mais l’un des monuments les plus visités de France.


Cognacq-Jay aujourd'hui.


Pendant plusieurs décennies, le centre de Cognacq-Jay, berceau de la télévision, sera le cœur et le fleuron de ce média.

A partir de l’éclatement de l’ORTF en janvier 1975, les chaines de télévision vont l’une après l’autre à quitter ce lieu pour s’installer d’une manière autonome en région parisienne avec beaucoup plus d’espace. Aujourd’hui une partie du centre historique de la télévision a été transformée en résidence avec parking. Il se réduit à l’ancienne pension de famille du 13/15 de la rue Cognacq-Jay. Il abrite une filiale de TDF appelée « Cognacq-Jay Image ». Cette société est un acteur important dans le domaine de l’audiovisuel, des télécoms et du multimédia, gérant entre autre des plates formes d’encodage pour la TV numérique, des têtes de réseaux alimentant en programmes audiovisuels des chaines de la TNT, du satellite, du câble et de l'ADSL.

Cognacq-Jay Image est un super centre nodal, qui grâce à un vaste réseau, comportant des fibres optiques, des liaisons satellites et hertziennes, permet de multiples interconnections sur tout le territoire. Plusieurs centaines de chaînes de télévision transitent par ce super centre nodal ou sont élaborées sur place. En 2020, c'est la fin de la télévision au 15 de la rue Cognacq-Jay. Les équipements techniques s'installent à Romainville et l'exploitation à Issy les Moulineaux. Le bâtiment est repris par une SCI.



Le centre de télévision de Cognacq-Jay en 2012. Sur la terrasse du bâtiment une plateforme supporte les antennes paraboliques satellites et faisceaux Hertziens nécessaire à l’exploitation du centre.

L’ancienne partie du centre de télévision de Cognacq-Jay, située côté de la rue de l'université  transformée en résidence.

Explication des renvois


1. Cognacq-Jay 1940, Thierry Kubler et Emmanuel Lemieux, Calmann-Lévy-220 pages.

2. René Barthélemy, Michel Amoudry Presses Universitaires de Grenoble-317 pages.

3. Kurt Hizmann

Kurt Hizmann nait en Bavière à Lindau le 4 août 1906. Il se marie à Ilse Hurth qui lui donne 3 filles. Il décède dans sa ville de naissance le 1er septembre 2003. Il étudie le français et l’anglais au lycée et obtient son BAC à 16 ans. Il est passionné par le sport automobile et par le ski. Il commence sa vie professionnelle comme vendeur de voitures. Il entreprend une formation de pilote automobile. Il participe à de nombreuses courses. Quand il ne pilote pas il skie et remporte des compétions. A 26 ans il rachète une chaine européenne de magasins de sports. Des tracasseries et des contrôles de l’administration nazie conduisent Kurt Hizmann à fermer ses magasins. Il commence alors une nouvelle carrière comme speaker sportif à la radio nationale de Berlin. Il quitte la radio pour devenir directeur des actualités à la télévision de Berlin. Il assure rapidement la fonction de directeur adjoint de la télévision. Le 25 aout 1939 la télévision allemande cesse d’émettre. Il obtient néanmoins l’autorisation de continuer à produire des émissions destinées à distraire, afin de favoriser leur rétablissement, les soldats allemands blessés en cours de soins dans les hôpitaux de Berlin. Il remet en état une partie du réseau câblé de télévision qui avait permis de transmettre en direct les jeux olympiques de 1936 et il fait installer des téléviseurs dans les hôpitaux. Il est mobilisé en 1941 et affecté à Paris au service de la propagande qui doit préparer l’invasion de la Grande Bretagne. Comme cela est expliqué dans le texte, il mène une action différente en créant un centre de télévision à Paris. Après la guerre il travaille en France quelques années avant de partir aux États-Unis comme conseiller technique chez CBS. Il revient en Allemagne et poursuit sa carrière comme directeur de la télévision de Baden-Baden, puis en 1956, de celle de Munich. Il prend ensuite sa retraite et termine sa vie aux bords du lac de Constance dans sa ville de naissance.

Kurt Hizmann nait en Bavière à Lindau le 4 août 1906.

Il se marie à Ilse Hurth qui lui donne 3 filles.

Il décède dans sa ville de naissance le 1er septembre 2003.

Il étudie le français et l’anglais au lycée et obtient son BAC à 16 ans. Il est passionné par le sport automobile et par le ski. Il commence sa vie professionnelle comme vendeur de voitures. Il entreprend une formation de pilote automobile. Il participe à de nombreuses courses. Quand il ne pilote pas il skie et remporte des compétions.

A 26 ans il rachète une chaine européenne de magasins de sports. Des tracasseries et des contrôles de l’administration nazie conduisent Kurt Hizmann à fermer ses magasins.

Il commence alors une nouvelle carrière comme speaker sportif à la radio nationale de Berlin.

Il quitte la radio pour devenir directeur des actualités à la télévision de Berlin. Il assure rapidement la fonction de directeur adjoint de la télévision.

Le 25 aout 1939 la télévision allemande cesse d’émettre. Il obtient néanmoins l’autorisation de continuer à produire des émissions destinées à distraire, afin de favoriser leur rétablissement, les soldats allemands blessés en cours de soins dans les hôpitaux de Berlin. Il remet en état une partie du réseau câblé de télévision qui avait permis de transmettre en direct les jeux olympiques de 1936 et il fait installer des téléviseurs dans les hôpitaux.

Il est mobilisé en 1941 et affecté à Paris au service de la propagande qui doit préparer l’invasion de la Grande Bretagne. Comme cela est expliqué dans le texte, il mène une action différente en créant un centre de télévision à Paris.

Après la guerre il travaille en France quelques années avant de partir aux États-Unis comme conseiller technique chez CBS.

Il revient en Allemagne et poursuit sa carrière comme directeur de la télévision de Baden-Baden, puis en 1956, de celle de Munich.

Il prend ensuite sa retraite et termine sa vie aux bords du lac de Constance dans sa ville de naissance.

4. Pourquoi les soldats allemands blessés sur le front Russe étaient-ils soignés à Paris ?

L’année 1942 fut très rude pour les soldats allemands sur le front Russe. En effet ils ont dû combattre à la fois la rudesse de l’hiver et les coups de main des soviétiques qui s'étaient ressaisis. Il y eut alors de nombreux soldats allemands blessés. Ces soldats blessés ne pouvaient pas être soignés en Allemagne car le commandement craignait qu’ils ne démoralisent la population. Des trains sanitaires spéciaux les transportèrent directement du front russe à Paris, en traversant rapidement l'Allemagne de nuit sans s'arrêter. Ils furent soignés dans des hôpitaux civils parisiens réquisitionnés par l'armée allemande. Après plusieurs semaines de convalescence à Paris, ces soldats de la Wehrmacht étaient enfin autorisés à aller voir leurs proches en Allemagne. Leurs témoignages sur la dureté du front soviétique étaient alors largement édulcorés…

5. Comment l’idée de sauver la tour Eiffel est-elle venue ?

C’est le Capitaine Bofinger, ami de Kurt Hinzmann, qui reçoit l’ordre de Berlin de mettre en application le démantèlement de la tour Eiffel. Il devait confier cette mission aux deux anciens partenaires d’avant la guerre, la Société Téléfunken et la Compagnie des Compteurs. Le capitaine Bofinger réunit René Barthélemy de la Compagnie des Compteurs, Kurt Hinzmann ainsi que le professeur Schrötter et le docteur Diels de la Téléfunken pour étudier la possibilité de contourner l’ordre qu’il venait de recevoir. C'est au cours de cette réunion que Kurt Hinzmann émit l'idée de créer une station de télévision qui utiliserait la tour Eiffel comme support d’antenne afin de distraire les soldats allemands blessés en cours de soins à Paris. René Barthélemy n’a donc pas été étranger dans le montage de l'opération de sauvetage du monument parisien. Ce sera son seul rôle au profit de la Fernsehsender Paris n’ayant jamais collaboré avec l’ennemi. En revanche, il travaillera, sous le couvert de la recherche en télévision, secrètement sur une étude et sur la réalisation d’un système de détection électromagnétique embarquée pour les forces libres de la France. Il fera le nécessaire pour que ses travaux ne tombent pas entre les mains des allemands.

6. Ils ont commencé leur carrière à la « Fernsehsender Paris ».

Roger Pradines 1929/2003 réalisateur et documentaliste. Il commence sa véritable carrière comme assistant réalisateur à la RTF en 1946. Il devient réalisateur en 1951. Il fera toute sa carrière à la télévision française.

Dans les années 60, Roger Pradines réalise la série d'émissions de variété « Le palmarès des chansons » au cours desquelles la plupart des chanteurs français et internationaux, ainsi que des humoristes célèbres se produisent. Cette émission produite par Guy Lux était présentée par lui- même en compagnie d’Anne-Marie Peysson, avec l'orchestre de Raymond Lefèvre et l'accordéon d‘Aimable. En 2002, il réalise l'ile aux enfants avec Casimir.

7. Jacques Dufilho 1914/2005

Acteur et humoriste français.  Il fait ses débuts dans les années 1930 dans des cafés théâtres, improvisant parfois des petits sketchs de son invention. Il apparaît à l’écran en 1948. Il excelle lorsqu’il se produit au théâtre et se contente souvent de seconds rôles au cinéma. Il interprètera avec merveille Pétain dans le film de Jean Marboeuf.

8. Marcel Mouloudji

Marcel Mouloudji 1922/1994, est un chanteur, compositeur et acteur français. Après la guerre, il est intégré à la vie artistique de « Saint-Germain-des-Prés ». Dans les cabarets en vogue, il chante Boris Vian (le déserteur) chanson créée le jour de la défaite de Diên-Biên-Phu et qui sera interdite de diffusion pendant plusieurs années. Il chante aussi Jacques Prévert. Il compose et interprète brillamment « Comme un p’tit coquelicot » qui obtient le Grand Prix du disque1953 et l’année suivante ce sera le grand succès de « Un jour tu verras ». Il se produira dans de très nombreux films. Il existe un square Marcel Mouloudji à Paris et une rue Mouloudji dans le quartier de la Duchère à Lyon. Il y a aussi une école Marcel-Mouloudji, à Suresnes.

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